Matière extraterrestre :
explorations scientifiques, inspirations artistiques

Infiniment proche

Vincent CERAUDO

Artiste franco-italien, Vincent Ceraudo (1986) a étudié à la Villa Arson et au Fresnoy. Il a été boursier de l'école de peinture et de sculpture Skoweghan, dans le Maine, aux États-Unis, et ancien élève des Ateliers, à Amsterdam.

 Il travaille dans la vidéo et le cinéma, le dessin, la photographie et l'installation et a reçu plusieurs bourses et prix, dont récemment le "Establish artists stipendium" du fonds Mondriaan à Amsterdam et le CNAP à Paris. Ses œuvres vidéo font partie de collections telles que le Frac Provence Alpes-Côte d'Azur à Marseille et la collection In Between Art Film à Rome, en Italie.

 Ses œuvres se concentrent sur l'expérience et les limites du corps, ainsi que sur les mécanismes de nos appareils sensoriels. Au cœur même de sa pratique, se trouve la fascination et le désir de l'humain d'échapper temporairement à l'influence du corps et du réel.

 L'investigation de Vincent Ceraudo opère à la confluence des idées de magie et de techniques, de l'histoire du colonialisme et de la modernité, de l'architecture, mais aussi des états de conscience à travers le capitalisme cognitif. Ses travaux visent à saisir un moment où le sentiment de la réalité nous met en état de questionner la perception de la réalité elle-même. Elles sondent les limites acceptables de la perception humaine, comme une tentative de révéler ce qui pourrait exister en dehors de la dimension rationnelle de notre expérience. Une façon pour l'artiste de voir à quel point la réalité est réelle ?

L'OBSERVATOIRE

Il existe une manière de percevoir les choses ou de les observer qui n’implique pas les yeux. Quelque chose qui occulte le regard et qui va au-delà de la vision ordinaire. Le projet se déroule en une succession d’expériences filmées dans l’observatoire Camille Flammarion, à Juvisy-sur-Orge.

L’idée conductrice du film repose sur les rapports entre la télépathie et l’astronomie, corrélat mystérieux qui hanta jusqu’à la fin de sa vie les recherches du scientifique français Camille Flammarion (1842-1925). The Observatory est une exploration filmique qui fonctionne comme une tentative de réactivation du lieu. Les transmissions de pensées reflètent alors de manière métaphorique la structure du film, mais deviennent aussi au fur et à mesure son langage propre. La caméra enregistre et sonde au-delà du tangible, et le montage ne dépend pas d’un récit au sens strict mais plutôt des relations et des coïncidences qui se sont établies lors du passage de chacun dans cet observatoire. Il s’agit d’abord de faire éprouver à celui qui regarde le film, les tremblements et les incertitudes suscités par l’expérience télépathique, ou encore les vacillements du sentiment de réalité et d’identité qu’elle entraîne. Le spectateur est alors invité à pénétrer dans l’intimité du lieu et des personnages qui l’explorent, au travers de la synchronicité d’évènements qui les dépassent.

Le 18 janvier 2016, un groupe composé d’un médium, de scientifiques et d’enquêteurs paranormaux est invité dans un observatoire en banlieue parisienne. Pendant plusieurs jours, ils tentent d’explorer le lieu au travers de leurs aptitudes spécifiques. Ignorant tout de cet observatoire, chacun réactive à sa manière l’histoire de ce lieu. Cet enregistrement vidéo constitue et documente cette expérience.