Matière extraterrestre :
explorations scientifiques, inspirations artistiques

Infiniment proche

Hugo Deverchère

Né en 1988 à Lyon, Hugo Deverchère est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et du Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Son travail a récemment été présenté au Palais de Tokyo (Paris), au FRAC Grand Large (Dunkerque), au Pearl Art Museum (Shanghai), au MACRO - Musée d'art contemporain de Rome, et dans de nombreux festivals comme l’International Film Festival Rotterdam, CPH:DOX (Copenhague), Ars Electronica (Linz) et le FNC - Festival du Nouveau Cinéma de Montréal.

Mu par une logique d’ordre presque scientifique, son travail tente de proposer un ensemble d’expériences qui sont autant de pistes pour interroger et évaluer notre rapport au monde. 
Que ce soit à partir de récits, de données collectées, d’images captées, fabriquées ou simplement trouvées, ses recherches ont recours à des procédés de modélisation, de transposition ou de conversion et fonctionnent par allers-retours entre passé et futur, mémoire et anticipation.

Puisant dans l’imaginaire collectif et réactivant des utopies pour nous projeter dans une dimension prospective, la recherche scientifique, l’exploration spatiale et la science-fiction sont ainsi souvent le point de départ et la source de nombre de ses extrapolations.

Photographies, vidéos, sculptures, dispositifs interactifs nourrissent ses installations où la froideur scientifique, les maquettes ou les images lunaires installent un climat à la fois étrange et poétique qui agit comme un prisme entre le réel et ses représentations.

En questionnant le rôle de l’imaginaire dans notre appréhension de la réalité, l’artiste met en exergue des phénomènes et événements dont la nature, parce qu’intangible, fait résonner la question de l’inconnu et de l’inexploré.

COSMORAMA

Cosmorama observe le monde tel qu’il ne nous apparaît pas, rendant visible une strate inaccessible du spectre lumineux. Imaginé comme un voyage mêlant le proche et le lointain, des paysages terrestres et le Cosmos, le film rend visible et audible une strate inaccessible du spectre lumineux.

Tourné aux abords d’un observatoire, dans un désert de lave - où la Nasa a testé le rover Curiosity avant de l'envoyer sur Mars - mais aussi dans une forêt qui témoigne de l’état de notre continent il y a 50 millions d’années, Cosmorama utilise un procédé d’imagerie infrarouge avec lequel les astronomes observent habituellement les objets du « ciel profond » tels que les planètes, nébuleuses et trous noirs situés en dehors de notre galaxie : l'espace filmique recompose un microcosme. Des sonorités tout aussi imperceptibles nous parviennent, qu’il s’agisse de la transposition du rayonnement de corps célestes dans le domaine audible ou de la captation des vibrations qui traversent la matière minérale et végétale observée. Le film crée les conditions d'une expérience sensible et collective de la désorientation, du bouleversement des échelles spatiales et temporelles. Il interroge nos perceptions, nos représentations et tente de réintroduire les notions d’inconnu, d’incertitude et d’étonnement dans notre rapport au monde.